Anton Kraszowski ne s’est jamais résigné à être malheureux à l’école, à subir les moqueries d’un maître imbécile qui passe son temps à le tourner en ridicule pour faire le malin devant les autres élèves. Il a toujours su que sa vie méritait mieux.
Un jour, il ressent un déclic, un élan. Il traverse le boulevard pour la première fois et va lire la plaque de l’immeuble d’en face : Conservatoire National de Paris.
Sur le trottoir, une dame lui adresse la parole en le regardant dans les yeux avec un sourire plein de petites rides merveilleuses.
C’est une fée, un miracle, un professeur de musique. Elle chante, elle l’interroge, elle le teste, elle l’écoute, là, tout de suite, dans la rue. Anton a l’oreille musicale, le sens du rythme, il est l’élève qu’elle attendait depuis toujours. Elle se met à lui parler de piston, de cervelas et de serpent, qui sont des instruments anciens. Elle va jusqu’à lui déclarer qu’il a un beau nom, un nom de musicien.
Et tout à coup, Anton se dit que ça y est, c’est le moment, sa vie va changer. Mais il ne peut pas deviner à quel point.
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